mardi 2 septembre 2008

Et si la Norvège était le pays des barrages?

Après 2 semaines de combinaisons possibles de cours, voici mon emploi du temps du premier semestre !
Ca paraît light, mais rassurez vous, ce n'est point le cas, vu la taille des bouquins de cours.
Le management stratégique (rien que le nom, ça fait donne des boutons...), il s'agit de vrais cours d'économie...et le pavé doit faire 5 cm d'épaisseur tout en anglais of course, à force ça donne un peu mal au crâne, quand les livres ne sont pas en norvégien, ce qui est malheureusement le cas pour le cours des pompes à chaleur. Sinon le cours d'analyse de risque ressemble au cours de statistiques de l'insa mais en plus appliqué! et le cours d'indoor environment consiste à faire des prises de mesures et d'analyse d'air sur plusieurs installations en laboratoire, on est un petit groupe de 5 élèves pour un seul prof, tout comme le cours de spécialisation sur les pompes à chaleur. C'est baucoup plus personnalisé ici! Enfin le cours sur le design des barrages, le plus interessant, porte sur la construction des barrages (plus en lien avec du génie civil), c'est un ingénieur qui bosse à 80% en entreprise qui vient nous faire les cours, autant dire que c'est aussi très appliqué. C'est d'ailleurs grâce à ce cours dans le département hydraulique que j'ai pu avoir la chance de partir faire une excursion de 2 jours, tous frais payés, à l'est de Trondheim jusqu'en Suède pour visiter quasi toutes les installations hydrauliques du coin. C'est assez surprenant car dans ce cours, je n'ai pas l'impression de me sentir en Norvège mais au beau milieu de l'Afrique, l'Inde, de la Chine... certains ont la trentaine bien tassée, ils viennent ici pour faire leur master en hyrdopower en ayant bossé dans le secteur avant!
la vue depuis l'un des nombreux barrages



l'ardoise dans ce coin là est argentée














Les réservoirs ainsi formés par les barrages permettent la construction de tunnel acheminant l'eau sous pression dans la turbine qui entraîne un arbre lui même entraînant un générateur servant ensuite à produire l'électricité. Une station peut atteindre une production de 70MW (quasi plus que le parc éolien sur lequel je travaillais, autour de 60MW), histoire de donner des ordres de grandeurs, qui peuvent servir aux entretiens!!!! Les ingénieurs jouent véritablement avec l'eau, la dévient dans tous les sens pour assurer des meilleurs rendements, tout en essayant de préserver au maximum les ecosytèmes. De même la production d'électricité hydraulique se fait en fonction du prix de vente de l'électricité. Les réservoirs ne se vident qu'au moment où la prix de revient devient intéressant! et si par hasard tout le monde à la même idée, alors la demande augmente et le prix de vente regrimpe. Les prévisions météo sont aussi importantes, afin de savoir quand vider les résevoirs avant les précipitations.


Voici une station météorologique, tiens tiens ça me rappelle mes capteurs sur les mâts d'éoliennes, on retrouve en effet le capteur de température, de précipitation, l'anémomètre, ainsi que la capteur mesurant la hauteur de neige s'accumulant sur le "snow pillow" à gauche. La pression exercée par la neige permet aussi de déterminer le poids de la neige (car en effet ce paramètre est à prendre en compte pour la construction de barrages dans un pays tel que la Norvège!)

Et puis en écoutant d'une oreille les explications, on remasse les myrtilles!



On descend parfois à plusieurs mètres de profondeur (-50m) pour voir le fonctionnement de la station hydraulique (et oui la différence de potentiel est le principal moyen de récupérer l'énergie de l'eau.)










les futurs schtroumpf ingénieurs de l'hyrdopower!


voici l'arbre raccordé à la turbine en amont










Une ville minière abandonnée depuis une centaine d'année, non loin de Roeros, une autre ville fut éclairée via une station hyrdaulique en 1913!




Ballade dans cette ville assez morte il faut l'avouer!


Pour tuer le temps, petite pause café et kreomble (qui n'est pas du tout du crumble mais une sorte de donut à la crème)











Cette photo est en réalité à l'envers, peine à croire, l'eau est un vrai miroir!









celle ci est à l'endroit, tout autant impressionnante!
un barrage en Suède (on a d'ailleurs eu le droit à l'hymne suédoise dans le bus au moment depasser la frontière qui est en fait symbolisée par une petite planche jaune!)
Et puis au retour, petit arrêt près d'une cascade pour un topo sur une autre station météo par notre cher professeur (en tenue de pêcheur!!) super sympathique, on a eu le droit à la voix off du documentaire animlier dans le bus. Un vrai passionné de la nature (J'ai pensé à toi Flo!), ils nous a bien sûr raconté en large et en travers la vie du renne ("rain deer") et de l'élan, ainsi que celle du saumon, par exemple ici (voir vidéo) on aperçoit des saumons assyeant de remonter la cascade en vain, bien qu' ils soient nés en contre bas de la rivière....la théorie reste donc à vérifier! Ceci dit il paraît que Trondheim figure parmi les meilleurs endroits de Norvège pour pêcher le saumon, il n'est plus protétgé à partir de septembre, vous me voyez donc passer mes prochains week ends la canne à pêche en main...décidément entre brimbelles, bientôt la pêche, je vais finir hermite au fin fond de la steppe...le temps du surf est bien loin à présent!

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